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Laguiole est le nom d’un village en France, situé dans la région de l’Aubrac à 1000 mètres d’altitude.
Les couteaux Laguiole y sont fabriqués depuis le XIXeme siècle.
C’est en 1829 que nait à Laguiole petit village de montagne de l’Aveyron, un modeste couteau de paysan , mélange du Navaja couteau à la forme arabo-hispanique et du couteau local de l’époque le Capouchadou.
Sa fameuse abeille, symbole de prestige et de qualité, qui orne son ressort en fera le couteau le plus célèbre de France.
Etymologiquement, Laguiole provient de « La Gleisola » qui signifie petite église de secours.
Elle deviendra l’église principale au XVIe siècle.
Le nom « Laguiole » vient de l’association de l’article “La” devant le nom “Guiole” ou “Guiolle”.
Sa prononciation « Laïole » nous vient du patois de nos aïeuls.
Village bien ancré dans son milieu, à tradition d’élevage, reconnus pour ses foires qui se terminaient régulièrement par l’échange de quelques coups de bâtons : on a depuis qualifié de « justice de Laguiole » ce bâton de foire fabriqué en alisier blanc (« drelhièr »).
Bien connu pour son artisanat coutelier du XIXe siècle, le laguiolais n’a pas hésité à s’exiler pour vivre: c’est la période des bougnats et des réussites parisiennes ( la brasserie Lipp, le Café Le Flore…). Du plus petit commerce de charbon à la plus réputée brasserie, tous ces exilés ont gardé l’amour du pays et restent ancrés dans leur tradition. Ils se sont regroupés dans une amicale, La Laguiolaise.
En 1827-28, Pierre-Jean CALMELS aide ses parents au service dans l’auberge familiale. Lieu d’échange d’anecdotes et de nouvelles. Un des clients sort de sa poche un de ses derniers achats, un couteau espagnol, “La Navaja”.
Pierre-jean l’aperçoit et en est fasciné !
C’est un vrai coup de foudre pour lui. Il faut qu’il arrive à transformer cet objet en couteau fermant. Il se rend alors chez son oncle BELMON qui est un des serruriers de la place. Ils réfléchissent ensemble au moyen de créer ce nouveau couteau.
En 1829 le couteau fermant à cran forcé est né !
Pierre-Jean CALMELS, s’établit alors coutelier.
Il était très jeune, 16 ans à peine, étant né en 1813, mais le Génie n’a pas d’âge.
Travaillant durement, il allait alors presque immédiatement créer un couteau joignant l’élégance au fonctionnel, qui allait vite devenir célèbre et fonder une dynastie de couteliers qui ne le furent pas moins; celle-ci se perpétue encore de nos jours. Il maîtrisait parfaitement son art, qu’il allait transmettre à ses descendants.
Les premiers couteaux de Pierre-Jean CALMELS, qui sont parvenus jusqu’à nous sont presque tous des modèles de luxe, montés en ivoire et ont déjà la “lame yatagan” qui caractérise depuis les couteaux de Laguiole.
Ce sont de magnifiques pièces, ce qui motiva certainement leur conservation.
Les modèles courants à manche de corne furent certainement les plus nombreux et sans doute été jetés après usure, leur simplicité n’ayant pas paru mériter de les garder.
Certains de ces premiers couteaux, sans doute les plus anciens, sont à cran d’arrêt “à mouche”, petite protubérance cylindrique sur l’arrière du dos de la lame, engageant un trou correspondant de l’avant du ressort.
On soulève celui-ci pour la fermeture, par une traction sur un anneau porté par un mentonnet sur sa partie avant, afin de lui permettre de libérer la lame en dégageant cette “mouche”.
Ce système, peut-être emprunté aux “navajas” catalanes, dont il est classique, se rencontre toujours sur de nombreux couteaux de types et origines très divers.
Mais bientôt ce cran d’arrêt “à mouche” fut remplacé par un “cran forcé”, sans doute inventé par Pierre-Jean CALMELS, qui sera dès lors une des caractéristiques des couteaux de Laguiole.
Ce “cran forcé” est une excroissance triangulaire sous l’avant du ressort, qui à l’ouverture engage un évidement correspondant du talon de la lame. *
Ce n’est pas à proprement parler un “cran d’arrêt, il ne verrouille pas la lame, mais il rend plus ferme sa tenue une fois ouverte.
Il cède ainsi à la pression de la main sur cette lame pour la fermeture, mais au prix d’un plus grand effort que le simple emboîtement carré du ressort sur le talon des couteaux fermants habituels.
La forme du manche, dans les débuts, est déjà très fonctionnelle, légèrement renflée au milieu pour bien épouser la forme de la main qui l’étreint et allant ensuite en s’effilant, légèrement courbée.
Par la suite, cette forme évoquera souvent la silhouette d’une jambe (que l’on voudra féminine) lorsqu’apparaîtront vers la fin du siècle les modèles à trois pièces, lame, poinçon et tire-bouchon.
Elle rappellera alors celle des “Jambettes”, couteaux bon marché à manche de bois et de fabrication très fruste, en usage depuis le Moyen-Age et remontant sans doute à l’époque Gallo-Romaine.
Sur ces modèles de luxe montés en ivoire, on ajoutera souvent un tire-bouchon, qui confirme leur destination à une clientèle aisée, consommant du vin en bouteilles “cachetées”, alors que le “vulgum pecus” le tirait à barrique.
Ce tire-bouchon disparaîtra bientôt pour réapparaître plus tard, comme nous le verrons par la suite.
Vers 1840, Pierre-Jean CALMELS ajoutera à ses couteaux, du moins à ceux de bonne qualité courante à manche de corne, un poinçon articulé sur le talon du manche, qui allait définitivement assurer leur succès auprès de la clientèle rurale.
Il allait alors amener rapidement la disparition des “CAPUCHADOUS”, du fait qu’il rendait les mêmes services sous un plus petit volume, étant pliant et facile à mettre en poche.
Ce poinçon en effet permettait de réparer les harnais “sur le terrain”, de sortir les cailloux se glissant souvent sous les fers des animaux de trait et, au besoin, de percer les panses du bétail “météorisé”.
Cela faisant du Laguiole un outil universel couvrant tous les besoins du paysan, allait assurer son succès auprès de ceux-ci qui devaient l’adopter immédiatement, en place de tous les autres modèles.
Vers 1850, le Laguiole aura pris pratiquement sa forme définitive, par l’adjonction de “mitres” de laiton aux deux extrémités de son manche qu’elles renforcent. La mitre du talon, que traverse l’axe de pivotage du poinçon, aura souvent la forme d’une chaussure, accentuant la forme “jambe de femme”.
CALMELS, surnommé BRIDOULET, suscite de nombreuses vocations locales : Joseph et Jean CAYLA, Henri et Jules RASCALOU, Jean-François GLAIZE, Joseph et Berthe PAGES, les MAS, les CURE, etc.… ils ont été une trentaine.
Beaucoup d’entre eux tenaient boutique Rue du Valat.
Le crépi garde trace de quelques enseignes.
La dynastie des CALMELS
A Pierre-Jean CALMELS, créateur du Couteau de Laguiole, qui mourut en 1876, succéda son fils Pierre.
Celui-ci ajouta au ressort une pièce mobile, la “coulisse” qui lui permet d’agir non seulement sur la lame, mais aussi sur le poinçon et plus tard le tire-bouchon que Pierre devait remettre en honneur en 1880.
Le retour de cet additif était alors motivé par la “montée à Paris”, à cette époque, de nombreux Rouergats et Cantaliens, qui venaient de plus en plus nombreux y chercher fortune dans la “Limonade”, puis dans la “Restauration”.
Professions dans lesquelles ils allaient connaître une réussite fulgurante et où le tire-bouchon s’avérait un outil indispensable. Adjoint au couteau qui ne quittait jamais la poche de ces nouveaux arrivants, ils l’avaient ainsi toujours sous la main.
C’était le modèle “trois pièces” qui allait vite se répandre, jusqu’à devenir le plus courant. Sans doute Pierre n’en fut pas l’inventeur, l’adjonction d’un tire-bouchon n’étant pas une nouveauté, mais tout au moins le réalisateur sous une forme qui allait vite s’imposer. Malheureusement il ne devait pas profiter longtemps de ses inventions, car il décéda en 1887.
Son fils Jules qui lui succéda, devait connaître un succès croissant du couteau de Laguiole dans la Capitale, du fait d’un afflux de plus en plus important d’Aveyronnais et limitrophes, qui, marchant sur les traces de leurs compatriotes qui avaient ouvert la voie, achevaient peu à peu d’y accaparer les métiers de “bistrot” et de restaurateur.
Plus heureux que son père, il devait vivre jusqu’en 1930, où il mourut en laissant deux fils. L’aîné, prénommé Jules comme son père, s’était depuis 1927 installé à Rodez, où très vite il avait acquis une grande renommée que son fils Jacques, qui lui a succédé continue à maintenir très haut, la réputation des CALMELS ne pouvant déchoir.
Quant au cadet, Pierre, il prit la suite de son père dans la même boutique de Laguiole. je me souviens l’y avoir rencontré vers la fin des années 50, au milieu de morceaux d’ivoire et de défenses d’éléphants, matériau qu’il affectionnait particulièrement, réalisant des merveilles et contribuant à maintenir très haut la renommée tant du couteau de Laguiole que du nom de CALMELS.
J’en avais alors rapporté, en plus de quelques couteaux classiques, une série de douze couteaux de table à manche d’ivoire, d’un aspect et d’une qualité qui en font de véritables pièces de Musée.
Puis, Pierre CALMELS qui, bien que très âgé, travaillait toujours avec la même habileté, mourut à son tour il y a quelques années, laissant deux filles.
Nicole et Catherine, héritières du talent inné de la famille, l’ont remplacé à l’établi où elles font montre de la même maestria.
Elles continuent ainsi à perpétuer le nom et la réputation des CALMELS, sous la raison sociale “CALMELS et Filles” que leur père avait fait inscrire en grandes lettres sur le fronton de la boutique, quelque temps avant de disparaître.
Que de chemin parcouru depuis, l’os et la corne d’antan côtoient aujourd’hui des essences de bois précieux du monde entier.
Le fossile d’ivoire de mammouth d’Alaska a fait sa place dans les modèles de collection et de prestige.
En 1840, le poinçon fait son apparition, il servait aux bergers à percer la panse gonflée des herbivores en phase de météorisation.
Puis, en 1880 on voit apparaître le tire bouchon.
Emprunt d’histoire et d’anecdotes depuis plus de deux siècles, le couteau de Laguiole est un utile compagnon autant pour le plaisir que le labeur.
Pourquoi les Laguioles ont ils une Croix sur le coté gauche du manche ?
Cette croix s’appelle “La croix de berger” elle orne la plupart des couteaux Laguiole.
Dans notre région très empreinte de religion catholique, les bergers transhumants qui partaient pendant plusieurs mois loin des lieux de Culte se servaient de leur couteau Laguiole comme oratoire pour la prière.
Cette croix est la miniaturisation et le symbole de la Sainte-Croix.
En effet, le Laguiole était planté dans le pain, la croix du berger faisait ainsi son office pour prier étant “le Chapelet des bergers”.
C’est pour cette raison que cette décoration ne se trouve que sur un seul coté du manche.
Mouche ou Abeille qu’en est il ?
La décoration des couteaux Laguiole a fait coulé beaucoup d’encre.
Tout le monde croit savoir qu’il s’agit d’une abeille et d’autres pensent qu’il s’agit d’une mouche.
Une légende dirait que Napoléon 1er aurait autorisé les habitants de Laguiole à porter une abeille sur le blason de la ville pour les récompenser de leur comportement de bravoure.
Aucun écrit n’a jamais confirmé cette légende.
De plus, cela serait très étonnant car les Aveyronnais de l’Empire passaient pour réfractaires au service militaire.
Une autre légende disait que Napoléon III aurait octroyé l’abeille. Nous pouvons réfuter cette légende de la même manière.
Une autre explication viendrait d’une déformation de langage. Effectivement, dans la langue d’oc, abelha signifié abeille et pourrait s’identifier phonétiquement à lo beyro. Ce dernier désignant une virole d’assemblage occupant la même place que l’abeille sur le couteau Laguiole.
La réalité ne serait pas très loin de cette hypothèse.
En termes de coutellerie, le couteau Laguiole fait parti des couteaux dits “à mouche”.
La mouche étant précisément la petite partie métallique triangulaire ou ovale (dotée ou non d’un anneau), qu’il fallait tirer vers l’arrière pour permettre à la lame de se refermer.
Aujourd’hui, sur le laguiole à cran forcé, la mouche a perdu son rôle fonctionnel d’antan mais elle serait donc restée sous forme figurative en décoration pour le souvenir de cette élément technique.
Cette dernière explication étant la plus plausible, reste à savoir s’il s’agit vraiment d’une mouche représentée ou d’une abeille ?
Pour Pierre CALMELS (fils de Pierre-Jean), il ne pouvait s’agir que d’une abeille.
Un tel couteau de prestige ne pouvait pas avoir une mouche comme ornement. L’insecte ne peut être que noble, cela ne peut donc être qu’une abeille.
Pour Jacques CALMELS (coutelier à Rodez), il s’agirait plutôt d’un taon qui bourdonne en été autour des vaches.
Ce débat qui attire les fougues des amateurs de Laguiole persiste encore aujourd’hui.
La mouche technique d’origine a été embellie en décoration, qui peut être considérée comme mouche, abeille, taon…
De nos jours, la mouche désigne l’emplacement de l’abeille, qui n’est plus le seul motif visible sur le ressort des couteaux Laguiole.
Les abeilles ont laissé place aux feuilles de trèfle (porte bonheur), coquille St Jacques (en référence au chemin de St Jacques de Compostelle qui traverse l’Aubrac), en plaque lisse, en 3D et de nombreux autres décors travaillés et ciselés à la main !!
A chacun son interprétation !
S’il vous a été offert un couteau Laguiole, sachez que la tradition veut que vous versiez une pièce à celui ou celle qui vous en a fait cadeau pour conserver le lien d’amour ou d’amitié qui vous lie.
Le connaisseur ne fermera jamais son couteau Laguiole en faisant claquer la lame pour ne pas abimer le fil de la lame ainsi que le ressort, ceci dans le respect du proverbe aveyronnais :
« Ressort silencieux vivra mieux ! »
Ceci explique aujourd’hui la présence d’une butée sur votre couteau Laguiole qui protège votre lame lors de sa fermeture.
A l’époque, seul le patriarche était autorisé à faire claquer sa lame en fin de repas afin de demander la famille de débarrasser la table !